La municipalité de Petite-Vallée possède maintenant son cénotaphe. Le monument, qui honore la mémoire de dix combattants de la Première et Deuxième Guerre mondiale, a été inauguré dimanche au parc du Havre de Petite-Vallée.
Environ 150 personnes étaient réunies pour assister à la cérémonie, rythmée par le quintette de cuivres du Royal 22e Régiment, où plusieurs élus, vétérans et membres de la communauté ont livré de touchants discours, sous le signe du devoir de mémoire.
La major retraitée, Paulette Brousseau, de Petite-Vallée, et son mari, Jacques Bouchard, tous deux vétérans, sont à l’origine de ce projet.
On a eu la guerre, ici, dans notre majestueux fleuve Saint-Laurent, pendant la guerre de 1939-1945. Et c’est pour ça qu’on veut absolument que ça fasse partie de la mentalité des gens de se dire que, oui ici, on a des vétérans, on a eu la guerre. Il ne faut pas oublier, affirme Mme Boudreau.
Connaître pour se souvenir
De nombreux Gaspésiens se sont impliqués au sein du troisième bataillon de l’infanterie du régiment des Fusiliers du Saint-Laurent.
Le cénotaphe de Petite-Vallée commémore les soldats qui ont combattu outre-mer lors des deux guerres mondiales, mais aussi ceux qui ont assuré la défense du territoire lors de la Bataille du Saint-Laurent, un moment de la Bataille de l’Atlantique, durant la Deuxième Guerre mondiale.
En mai 1942, à la suite des premiers torpillages de navires nord-américains, les Gaspésiens craignaient un débarquement allemand, ce qui les incita à s’enrôler pour assurer la sécurité de leur région, peut-on lire sur le cénotaphe.
Il ne faut pas oublier tous les sacrifices, le sacrifice ultime, que les soldats ont faits, lance Ann Fournier, médecin militaire retraitée des Forces armées canadiennes.
Mme Fournier remarque et déplore que ce pan d’histoire gaspésienne soit peu connu.
Il y a beaucoup de soldats de mon âge, une cinquantaine d’années, qui viennent en Gaspésie, voient les cénotaphes et voient l’histoire d’ici et me disent qu’ils en connaissaient beaucoup sur l’histoire militaire canadienne, mais qu’ils n’en savaient vraiment rien de l’histoire de la Gaspésie, raconte la médecin retraitée.
Un projet de communauté
Le projet de la Place du souvenir, où est érigé le cénotaphe, a été piloté par la Municipalité, initialement mené par l’ancienne mairesse de Petite-Vallée, Mélanie Clavet. À la suite de son départ, c’est sa successeuse, Monika Tait, qui a repris le flambeau du projet, estimé à environ 5000 dollars.
«On avait déjà entamé une première phase de rénovation et de construction dans notre parc du Havre et on s’est dit que c’était une belle façon de [le] compléter. On se disait aussi que c’était un beau lieu pour se ressourcer et se remémorer», explique la mairesse. «On trouvait que le fleuve, c’était un endroit qui incitait à la réflexion et à la méditation, pour prendre le temps de prendre le temps et de se souvenir.»
Mme Tait indique que le financement provient notamment de partenaires de la communauté comme la MRC de La Côte-de-Gaspé, la Caisse Desjardins ou encore les anciens combattants.
Rares sont les villes et municipalités gaspésiennes qui n’ont pas de cénotaphe.
Seulement dans le nord de la péninsule, on en retrouve à Cloridorme, à Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine, au parc de la Paix à Rivière-à-Claude, où un véhicule blindé LAV III y est exposé, notamment.
Une statue est également érigée aux Méchins, commémorant la caporale Karine Blais, originaire de l’endroit, décédée en Afghanistan au printemps 2009.
Source : RADIO-CANADA